Autisme
La communication par le jeu
Valentin, 9 ans, est atteint de troubles autistiques. Sa maman, la Touraine Nadia Mivelaz, a suivi une formation pour une thérapie nouvelle en Suisse, basée sur le jeu. Elle cherche des bénévoles pour la seconder.
Pour aider son fils Valentin à s’ouvrir aux autres, Nadia Mivelaz compte sur une approche nouvelle, basée sur le jeu (C. Haymoz)
Comme tous les enfants de son âge, Valentin adore jouer. A neuf ans, il y passe même des heures, chaque soir, avec sa maman, Nadia Mivelaz. Mais pour lui, qui souffre de troubles autistiques, le jeu prend une autre dimension: il constitue la base d’une méthode qui doit l’aider à entrer dans notre monde.
Baptisée Son-Rise, cette approche, développée aux Etats-Unis dans les années 1970, est encore nouvelle en Suisse. Nadia Mivelaz l’a découverte par un article de L’Illustré, où une dame expliquait que le jeu avait sauvé son fils de l’autisme. «Cet article m’a fait rêver», affirme-t-elle.
En juin dernier, elle suit le premier cours d’initiation organisé en Suisse. Outre l’apprentissage de la méthode, cette formation lui a permis de considérer les événements sous un autre angle. «J’y ai appris à voir le côté positif des choses, de réaliser tout ce que cet enfant m’a apporté.»
Baptisée Son-Rise, cette approche, développée aux Etats-Unis dans les années 1970, est encore nouvelle en Suisse. Nadia Mivelaz l’a découverte par un article de L’Illustré, où une dame expliquait que le jeu avait sauvé son fils de l’autisme. «Cet article m’a fait rêver», affirme-t-elle.
En juin dernier, elle suit le premier cours d’initiation organisé en Suisse. Outre l’apprentissage de la méthode, cette formation lui a permis de considérer les événements sous un autre angle. «J’y ai appris à voir le côté positif des choses, de réaliser tout ce que cet enfant m’a apporté.»
Faire confiancePour Valentin, qui parle et commence à lire et écrire, le jeu est un moyen d’apprentissage de la communication. Dans la maison familiale, à La Tour-de-Trême, une chambre spéciale a été aménagée pour jouer avec lui. «Dans cette pièce, explique Nadia Mivelaz, il n’y a pas de stimuli extérieurs, parce que les sens d’un enfant autiste sont développés différemment. Le moindre détail peut le perturber.»
Peu de bruit, des fenêtres translucides, tout est prévu pour que Valentin se sente à l’aise. C’est aussi une salle où l’on ne dit pas non: la méthode se fonde sur une attitude de non-jugement. Le but est de faire confiance à l’enfant, de l’encourager et de le féliciter chaleureusement dès qu’il effectue quelque chose de positif.
Peu de bruit, des fenêtres translucides, tout est prévu pour que Valentin se sente à l’aise. C’est aussi une salle où l’on ne dit pas non: la méthode se fonde sur une attitude de non-jugement. Le but est de faire confiance à l’enfant, de l’encourager et de le féliciter chaleureusement dès qu’il effectue quelque chose de positif.
Aller dans son mondeLes jeux sont placés sur des étagères, en hauteur, «pour qu’il soit obligé de les demander et donc de communiquer». Dans cette salle, «c’est lui qui contrôle tout, il nous utilise pour jouer. Il y a toujours une interaction.» Nadia Mivelaz résume ainsi un des principes de base de Son-Rise: «Aller dans le monde de l’enfant pour l’aider et le motiver à rejoindre le nôtre.»
Parce que Valentin a envie d’apprendre. «Il a toutes ses capacités cognitives et il nous le démontre chaque jour. Mais il ne peut pas exprimer tout ce qu’il sait.» Il y a environ une année, par exemple, Valentin a appris à lire. Désormais, il lit beaucoup par lui-même, comme s’il avait compris à quel point cela pouvait lui être utile.
«Aujourd’hui, il veut même faire les fiches de devoir de sa sœur», sourit sa maman, en ajoutant: «Il nous épate chaque jour.» Depuis l’âge de quatre ans, Valentin fréquente le centre scolaire et éducatif de Clos-Fleuri. «Il fait de réels progrès. Son-Rise ne va pas remplacer le travail des professionnels, mais c’est un complément.»
Parce que Valentin a envie d’apprendre. «Il a toutes ses capacités cognitives et il nous le démontre chaque jour. Mais il ne peut pas exprimer tout ce qu’il sait.» Il y a environ une année, par exemple, Valentin a appris à lire. Désormais, il lit beaucoup par lui-même, comme s’il avait compris à quel point cela pouvait lui être utile.
«Aujourd’hui, il veut même faire les fiches de devoir de sa sœur», sourit sa maman, en ajoutant: «Il nous épate chaque jour.» Depuis l’âge de quatre ans, Valentin fréquente le centre scolaire et éducatif de Clos-Fleuri. «Il fait de réels progrès. Son-Rise ne va pas remplacer le travail des professionnels, mais c’est un complément.»
Bénévoles souhaitésMère de deux autres enfants de 13 et 7 ans, Nadia Mivelaz cherche aujourd’hui des bénévoles pour l’aider dans son défi. Idéalement, elle en espère une dizaine. «Aucune expérience particulière n’est nécessaire», précise-t-elle.
Peu importe l’âge ou la formation, l’important est l’énergie et l’enthousiasme de ces personnes qui accepteront de consacrer deux à quatre heures par semaine, pour au moins un semestre. «Ces personnes peuvent aider énormément Valentin, mais lui aussi peut leur apporter beaucoup.»
Peu importe l’âge ou la formation, l’important est l’énergie et l’enthousiasme de ces personnes qui accepteront de consacrer deux à quatre heures par semaine, pour au moins un semestre. «Ces personnes peuvent aider énormément Valentin, mais lui aussi peut leur apporter beaucoup.»
Contact: Nadia Mivelaz, La Tour-de-Trême, 026 912 15 05 ou fam.mivelaz@vianw.ch
La difficulté du diagnosticComme beaucoup de parents d’enfants autistes, Nadia Mivelaz et son mari ont rencontré des difficultés pour connaître le problème de leur fils. «Quand Valentin avait environ deux ans, ma belle-sœur m’a fait remarquer qu’il ne répondait pas quand on l’appelait», raconte Nadia Mivelaz. A l’époque, son mari travaillait à Vevey et ne rentrait que le soir. «Un autre enfant lui aurait sauté au cou. Valentin ne réagissait pas. Mais avec moi, il a toujours été très câlin.»
Son pédiatre affirme que le manque de réaction de Valentin est dû à la paresse. Ses parents insistent, lui font passer des examens approfondis au CHUV. «Un professeur nous a dit que le nerf auditif était touché, mais que ce n’était en tout cas pas de l’autisme.» C’est finalement le pédopsychiatre Patrick Hämmerle, à Fribourg, qui a posé le bon diagnostic.
Son pédiatre affirme que le manque de réaction de Valentin est dû à la paresse. Ses parents insistent, lui font passer des examens approfondis au CHUV. «Un professeur nous a dit que le nerf auditif était touché, mais que ce n’était en tout cas pas de l’autisme.» C’est finalement le pédopsychiatre Patrick Hämmerle, à Fribourg, qui a posé le bon diagnostic.
Un enfant sur 2000Décrit depuis 1943, l’autisme est un trouble du développement neuropsychologique qui touche environ un enfant sur 2000, dans une proportion de quatre garçons pour une fille. Les personnes autistes peuvent être atteintes à divers degrés et présenter d’autres handicaps. L’origine de l’autisme se trouve dans un développement anormal du cerveau. Des critères génétiques entrent aussi en ligne de compte. Selon Nadia Mivelaz, beaucoup de parents se sentent encore coupables, alors qu’il est aujourd’hui certain que ce trouble ne résulte en rien de leur attitude.
Les enfants autistes présentent des difficultés dans la communication verbale et non verbale (ils répètent les mots ou parlent sans arrêt du même sujet), dans la relation sociale (indifférence par rapport aux autres), dans le développement du jeu et de l’imagination. Ils résistent également aux changements de leurs habitudes.
Dans le canton, il existe un Groupement fribourgeois de pa-rents et amis de personnes atteintes d’autisme (GFPAPA). Au niveau romand, une association Autisme Suisse Romande (www.autisme-suisse.ch) peut également fournir renseignements et conseils (021 341 93 21).
Les enfants autistes présentent des difficultés dans la communication verbale et non verbale (ils répètent les mots ou parlent sans arrêt du même sujet), dans la relation sociale (indifférence par rapport aux autres), dans le développement du jeu et de l’imagination. Ils résistent également aux changements de leurs habitudes.
Dans le canton, il existe un Groupement fribourgeois de pa-rents et amis de personnes atteintes d’autisme (GFPAPA). Au niveau romand, une association Autisme Suisse Romande (www.autisme-suisse.ch) peut également fournir renseignements et conseils (021 341 93 21).
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