jeudi 21 juillet 2011

Qu'est-ce que la psychanalyse ? Par Raphaëlle Thomasset, psychanalyste intégrative, zoothérapeute.

qu'est ce que la psychanalyse?

Par Raphaëlle Thomasset, Psychanalyste intégrative, zoothérapeute.


en flirtant sur la SPP...je vous fais part de cette présentation de la psychanalyse pour ceux qui ne connaissent pas ou peu...
En cherchant à comprendre pour les soigner la genèse des symptômes
hystériques, Freud a découvert qu'elle faisait intervenir des processus
psychiques inconscients, en relation avec la sexualité infantile. L'étude de ses
propres rêves lui a confirmé le caractère extensif de cette détermination
inconsciente, dont il a aussi mis en évidence la présence dans une série de
phénomènes dont l'explication par la psychologie de la conscience était
insuffisante (lapsus, actes manqués, mots d'esprit, etc.). Plus tard, en 1922,
après qu'elle se soit développée, Freud a donné de la Psychanalyse une
définition complexe qui articule en les distinguant trois niveaux :

  1. La psychanalyse est d'abord le procédé par lequel ces processus psychiques
    inconscients, à peu près inaccessibles autrement, peuvent faire l'objet d'une
    investigation rigoureuse. Ce procédé est celui de l'association libre des idées.
    Utilisé dans le cadre bien défini de la situation analytique, il devient la
    "règle fondamentale" qui enjoint à l'analysant de dire tout ce qui lui vient à
    l'esprit. Ainsi apparaissent et s'organisent les phénomènes, centrés sur la
    relation dite transférentielle à l'analyste, qui constituent le processus
    analytique.
  2. La psychanalyse désigne ensuite la méthode de traitement d'un certain
    éventail de désordres psychiques, notamment névrotiques. De fait, la dimension
    thérapeutique de la cure analytique découle indirectement des transformations
    psychiques induites par le processus et les prises de conscience qu'il implique
    : la modification de la relation du Moi et de l'Inconscient se traduit, outre le
    soulagement de la souffrance psychique par une capacité accrue à aimer et
    travailler. Les autres traitements psychanalytiques sont plus ou moins dérivés
    du modèle de la cure, en fonction de l'adéquation à la diversité clinique.
  3. La psychanalyse est enfin devenue une théorisation organisant les
    connaissances issues de cette expérience pratique qu'en retour elle inspire.
    Parce qu'elle concerne essentiellement ce qui est au-delà de la conscience, la
    réalité psychique inconsciente, Freud l'a nommée Métapsychologie.
La théorie analytique s'affranchit de la seule expérience de la cure en
s'intéressant et en s'appliquant à l'ensemble des phénomènes humains où
l'inconscient est impliqué.

Il y a donc lieu de réunir sans les confondre :

  • la méthode d'investigation exigée par les caractéristiques de l'inconscient
  • l'action transformatrice effective, inhérente au processus psychanalytique,
    et qui va au-delà d'une perspective étroitement thérapeutique
  • la théorisation à la fois restreinte par sa spécificité, et cependant
    ouverte sur toutes les disciplines concernant l'homme.

Quelles extensions connaît la pratique psychanalytique ?

I.

La dimension thérapeutique du processus analytique ne représente qu'un aspect
de sa finalité, plus large. Il n'en demeure pas moins que, lorsqu'elle est bien
indiquée, la cure constitue le traitement psychanalytique le plus efficace, et
que la situation analytique au sens strict, doit être mise en place chaque fois
que cela apparaît opportun et possible. Elle ne concerne cependant qu'un
pourcentage limité des patients qui cherchent de l'aide dans le champ
analytique. Comment se présente le problème de l'extension de la Psychanalyse,
des indications des divers traitements psychanalytiques ?

  • Il faut d'abord relever que l'approfondissement de l'expérience a permis
    d'élargir sensiblement les possibilités de mise en œuvre de la cure avec des
    chances suffisantes de succès. Ces cures exigent certains aménagements
    techniques et requièrent une compétence particulière de l'analyste.
  • L'extension la plus connue et la plus commune de la pratique analytique est
    celle des psychothérapies analytiques, qui se déroulent dans un cadre
    régulier, mais habituellement en face à face et avec des séances moins
    fréquentes (une à deux par semaine).
    Leur conduite technique est très
    diverse, délicate dans la mesure où l'analyste, comme toujours, doit s'adapter à
    l'économie psychique de son patient sans disposer des mêmes repères de
    continuité que dans le cadre de la cure. Cependant, dans beaucoup de cas,
    l'analyste parvient à mener ces traitements de telle sorte que leur processus
    s'écarte le moins possible d'un processus analytique. Au pôle opposé, il arrive
    qu'il faille prendre en compte des perspectives hétérogènes (par exemple :
    l'adjonction d'une chimiothérapie) dont l'articulation est complexe.
    Le
    choix du cadre psychothérapique a pu être dicté par
    l'évaluation de la
    rencontre, parfois par le refus par le patient du cadre de la cure.
    La
    crise actuelle et la situation de bien des demandeurs font que, bien souvent, ce
    choix relève d'un compromis entre un projet d'analyse et les possibilités
    pratiques. Cependant, ce n'est pas une décision légère que de renoncer au cadre
    analytique.
  • L'extension de leur pratique a amené les analystes à intervenir dans des
    circonstances, et sous des formes qui s'éloignent beaucoup des traitements
    institués qui viennent d'être évoqués.
    Ces interventions peuvent prendre la
    forme de consultations thérapeutiques, plus ou moins espacées, ou de
    traitements à durée délimitée, plus ou moins brefs, etc. Ce qui reste
    spécifiquement analytique dans ces interventions, quelle que soit la demande qui
    les suscite, ou la situation à laquelle elles tentent de répondre, c'est que
    pratiquées par des analystes, elles restent inspirées, en profondeur, par une
    conception économique des processus psychiques et de leur changement dynamique.
  • Une extension fondamentale, tant psychanalytique que psychothérapique de la
    pratique des analystes a trait au champ de
    l'enfance et de
    l'adolescence .
II.

La recherche psychanalytique a conduit à la découverte de nouveaux champs
d'expérience. Pour chacun d'entre eux, ceux qui l'explorent ont été amenés à
définir un objet, une méthode d'investigation, une stratégie d'action.

  • Ainsi s'est développé — à partir des premières descriptions de Freud
    (Psychologie collective et Analyse du Moi), et des tentatives pour soigner les
    névroses de guerre — un abord psychanalytique des groupes tout à fait
    spécifique. Cet abord a débouché sur des interventions diverses (groupes
    artificiels, naturels) dont l'efficacité dynamique est avérée. Dans le champ
    proprement thérapeutique, cet abord a conduit à la psychanalyse de groupe
    (centrée sur la dynamique d'un groupe de patients), à
    la psychothérapie
    familiale psychanalytique (différente de l'abord systémique), et aussi à
    l'élaboration de la psychothérapie institutionnelle (dans les
    institutions soignantes de la santé mentale).
  • Une autre extension de la pratique analytique a été
    la mise au point du psychodrame analytique, individuel ou collectif,
    s'adressant à l'adulte, l'adolescent, l'enfant.
    Dans le cas d'un psychodrame
    individuel, à partir d'un thême proposé par le patient, un groupe de
    cothérapeutes joue avec lui les scènes évoquées. Le déploiement des "scènes"
    proposées par le patient, se substitue, jusqu'à un certain point, aux
    associations libres d'une psychanalyse, le jeu des cothérapeutes facilitant
    l'abord de la réalité psychique inconsciente. Le psychanalyste qui dirige le jeu
    ne joue pas, mais facilite l'instauration du processus et son élaboration
    interprétative.
    Ces traitements ont leurs indications, qui ne recoupent pas
    celles de la cure, dont ils ne prétendent pas réaliser la transposition. Ils
    appartiennent au champ de la psychanalyse dans la mesure où ils y trouvent leurs
    références théoriques, et où ceux qui les pratiquent ont une formation
    analytique, préalable à la formation spécifique qu'ils requièrent.

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